Se préparer à un événement en sentier automnal, ça nécessite un minimum de planification. On en discute avec Mathieu Boucher, Directeur de course pour le Trail du Grand-Duc, un événement de course en sentier qui se déroulera dans le Parc national de la Jacques-Cartier!
Daniel : Quelles sont les particularités d’une course en automne et comment peut-on se préparer de façon adéquate?
Mathieu : Pour vous mettre en contexte, le Trail du Grand-duc est un événement où les gens parcourent entre 5 et 66 km de sentiers dans le Parc national de la Jacques-Cartier. Le tout se déroule vers la fin du mois d’octobre, donc vraiment au cœur de la saison automnale. Bien que chaque événement a ses propres particularités, il n’en reste pas moins que la base est assez similaire.
Je dirais donc que l’analyse de notre niveau d’expérience afin de prendre des décisions éclairées, du lieu de l’événement ainsi que des conditions météorologiques sont essentielles pour vivre une belle expérience.
Daniel : Si on commence par l’équipement, est-ce qu’il y a des items à apporter absolument ou encore à éviter à tout prix?
Mathieu : On doit tout d’abord peser les pour et les contre de chaque item : est-ce que c’est nécessaire et que ça vaut la peine de l’apporter ?
Dans le cas du Trail du Grand-duc, on oblige, au minimum, une couverture de survie : peu dispendieuse, elle se trouve partout , même dans les magasins à 1$ !
On doit également garder en tête que tel ou tel item peut rendre service non seulement à soi-même, mais également à un coureur en crise dans le besoin.
Une forme de sifflet est également très appropriée pour une course en sentier; certains sac à dos en possèdent un sur une courroie.
Il y a finalement l’aspect hydratation et nourriture. On doit faire la part des choses selon la distance qu’on parcourt. Un coureur du 5 km ne partira pas avec le même équipement qu’un coureur du 66 km par exemple. Gardez en tête que si les chances que vous dépassiez les 60 minutes pour compléter votre parcours soient assez élevées, vaut mieux apporter certains items alimentaires et ce, spécialement si vous avez peu d’expérience ou encore de préparation.
Daniel : En terme de vêtements, que recommandes-tu?
Mathieu : Je dirais d’être un peu plus prudent que pas assez. Comme la majorité des vêtements sont super légers et compactes, on voit peu d’inconvénients à les avoir avec soi.
Si on pense à notre événement en 2018, on a connu une journée extrêmement difficile en termes de conditions météorologiques (pluie et neige) ce qui a forcé à l’abandon beaucoup de coureurs préparés et habitués. Les gens ont été surpris par le froid. Il importe donc de se faire un plan et de regarder la météo le matin même afin d’éviter ce genre de situations.
Avoir avec soi son cellulaire est indispensable selon moi, question de sécurité. Ça peut en effet faire une énorme différence.
Sinon, si vous avez la chance d’avoir des gens qui vous rejoignent à certaines stations de ravitaillement avec divers items utiles (linges/souliers de rechanges, aliments, etc.), c’est une excellente option.
Daniel : Que recommandes-tu en terme de chaussures?
Mathieu : C’est relativement difficile de faire une recommandation côté chaussures, car on a tous nos préférences. C’est certain que faire un trail automnale, ça implique de la bouette et autres obstacles, donc ça prends au minimum des souliers cramponnés afin de conserver une certaine adhérence.
Daniel : Qui dit automne, dit également accumulation de feuilles au sol. Comment on gère ça?
Mathieu : Il faut savoir que la majorité des événements s’occupe de les retirer avant le jour J (en utilisant un souffleur). Ceci étant dit, ça prends seulement une bonne tempête de vent la nuit qui précède l’événement pour que les sentiers se retrouvent complètement couverts à nouveau!
Les feuilles au sol diminuent donc l’adhérence, le processus de drainage des cours d’eau et nos repérages d’obstacles également. On doit donc adapter notre vitesse de croisière et être plus prudent.
Daniel : À moins de 2 semaines de l’événement, comment une personne pas suffisamment entraînée et une personne bien préparée peut optimiser cette période?
Mathieu : Si on débute avec la personne qui est bien préparée, je conseille d’analyser le type d’épreuve, de regarder le profil du parcours, de connaître les premiers km ainsi que les emplacements des stations de ravitaillement. Tout ça afin d’éviter les mauvaises surprises. On parle d’affutage.
Pour la personne qui est peu préparée à une course en sentier, mais qui a une base en course à pied, je suggère d’aller faire quelques randonnées en montagne. Ces sorties permettront de non seulement tester l’équipement (souliers, vêtements, hydratation, etc.), mais également de préparer certains groupes musculaires requis pour les courses en sentier. On doit rappeler que les descentes en sentier sont souvent la bête noire de plusieurs coureurs donc se faire une tête avant le Jour J peut faire une énorme différence.
Daniel : Pour un coureur sur route qui hésite quant au choix de la distance d’une course en sentier, est-ce qu’il doit se fier aux temps de ses plus longues sorties ou plutôt au kilométrage comme référence?
Mathieu : C’est une super bonne question. Il faut savoir que lorsqu’on calcule nos temps de passage, on estime entre 4-5 min du km pour les coureurs les plus rapides et environ 12 min du km pour les derniers (ce qui représente une vitesse de marche). Donc effectivement, on ne doit pas s’attendre à courir aussi vite que sur la route compte tenu du dénivelé, de la température, des conditions de sentiers ainsi que de leur technicalités.
Daniel : Si, par exemple, ma plus longue sortie de 10km m’a prise 1h. Est-ce que ça fait du sens de croire que ça correspond à environ 70-75% en sentier, donc que je devrais viser un 7,5 km environ?
Mathieu : Oui, j’aurais tendance à dire que ça fait du sens. On doit par contre tenir compte du niveau de difficulté des sentiers dans ce calcul.
Ça vaut donc la peine de s’arrêter pour réfléchir à nos capacités lorsqu’on court en sentier. Si jamais on a visé trop haut, il ne faut surtout pas hésiter à modifier nos distances à la baisse. Non seulement on diminue les risques de blessures et d’abandon, mais on s’assure d’avoir un événement plaisant. Mieux vaut revenir sur nos jambes qu’en voiture!
Daniel : As-tu d’autres conseils, point de vue mental, pour se préparer à un événement automnal?
Mathieu : Il faut être prêt un peu à tout, mais aussi garder en tête que notre plan de match initial peut changer pour une multitude de raisons. Il y a en effet beaucoup de facteurs qui jouent sur l’accomplissement de nos objectifs donc avoir plusieurs plans de match peuvent faire une énorme différence sur notre événement.
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