Depuis l’été dernier, les athlètes des sports professionnels ont repris l’entraînement et la compétition, mais qu’en est-il des sports amateurs, comme le ski de fond, pour lesquels les Jeux Olympiques approchent à grands pas?
C’est de ce sujet, et bien d’autres, que nous avons abordé avec François Pépin, un entraîneur de ski de fond chevronné et qui a aussi coordonné différentes structures d’entraînement pendant la COVID.
François : Il faut savoir que les groupes d’entraînement que je coordonnais, soit le Centre National d’entraînement Pierre Harvey et le programme de l’Équipe du Québec, ont été relativement chanceux, si on se compare avec d’autres groupes ou encore sports.
Nos athlètes de haut niveau, soit ceux identifiés “Excellence” par Sports Québec, ont bénéficié de diverses exemptions puisqu’ils représentaient un potentiel de Coupes du monde et même de participation aux Jeux Olympiques de Bejing 2022.
Ensuite, le fait que le ski de fond soit un sport extérieur nous a beaucoup aidé. On est conscients que les sports intérieurs l’ont eu plus difficile que nous et on se considère chanceux à ce niveau.
Il faut finalement mentionner que l’attrait du ski de fond dans la dernière année a vraiment aidé à assouplir le tout. Je dirais donc que, somme toute, l’entraînement pour les membres de l’Équipe Nationale fut possible mais différent de l’habitude.
François : Les athlètes du niveau en-dessous sont ceux identifiés “Élite” et “Relève”. Ils se sont retrouvés dans l’entre deux si je peux me permettre.
Les athlètes du programme Sport-études, soit au niveau secondaire, ont pu s’entraîner en groupes bulles mais les athlètes un peu plus vieux, au Cégep par exemple, ont dû s’entraîner seuls.
On a été contraint de s’adapter pour ces athlètes, c’est-à-dire beaucoup de one on one, tout en respectant la distanciation de 2 mètres.
On s’est ensuite demandé, au mois de novembre 2020, si on allait avoir une saison de compétitions tout court. On a donc demandé aux divers clubs de ski de fond de prendre le relais en organisant des circuits régionaux afin de garder les athlètes motivés. Les athlètes allaient donc se chronométrer de façon individuelle dans un parcours et une journée préétablis afin de comparer leur chrono avec les autres athlètes. Ce fut une superbe alternative qui a très bien fonctionnée!
Malgré tout, les athlètes se sont entraînés majoritairement seuls dans les groupes “Élite” et “Relève” et ça va faire mal dans le futur. On espère avoir une bonne rétention malgré la pandémie.
François : L’âge critique, si on se fie à ce que mentionne le “nouveau ” programme de Sports Canada et Sports Québec, serait autour de 12 ans. Ce qui signifie que tu apprendrais mieux et plus rapidement avant cet âge.
Pour notre part, on en a profité pour travailler sur des points que l’on délaissent un peu par manque de temps. Il faut savoir qu’une saison de compétitions est très chargée et demandante donc on doit prioriser nos efforts.
Avec la saison de compétitions 2020-2021 à l’eau pour certains, ça nous a permis de travailler plus profondément des points comme la technique de ski de fond, la nutrition, la prévention de blessures, etc. Les athlètes en ont également profité pour faire divers tests d’équipement, de nutrition et autres. Ça leur servira plus tard, c’est certain!
François : Ils sont clairement tannés de l’entraînement à distance et la situation ne doit pas perdurer trop longtemps si on veut garder nos athlètes. La motivation n’est pas vraiment au rendez-vous, soyons franc.
On va avoir une meilleure idée du taux de rétention des athlètes vers la fin de l’été, si on peut tenir des camps d’entraînements en groupe, puisque c’est la présence dans les camps d’été qui valide la continuité des athlètes en temps normal.
D’un autre côté, beaucoup ont aimé la latitude de faire l’entraînement au moment qui les plaisait. Ça leur a facilité la gestion de leur quotidien surtout avec l’école.
François : Le niveau récréatif a clairement augmenté, mais reste à voir si l’aspect compétitif suivra car le ski de fond n’est pas un sport super attirant pour les enfants.
On espère tout de même conserver les skieurs récréatifs, car ça représente une hausse des revenus pour le ski de fond donc une hausse des infrastructures, une hausse de la qualité des pistes, etc.
Il y a du travail à faire par contre ; il faut savoir que le mentalité des adeptes de ski de fond est différente de ceux du ski alpin par exemple. En effet, les premiers ne veulent pas trop investir et aimeraient que la pratique du ski de fond soit gratuite.
Une autre chose qui serait bénéfique serait que les clubs offrent des cours d’apprentissage et non seulement des cours ayant comme unique finalité la compétition. La fusion des deux serait vraiment bénéfique pour le sport, mais on se bat actuellement contre la mentalité que tu dois porter un habit de compétition pour faire du ski de fond.
On aimerait donc voir de plus en plus d’adeptes du ski de fond et ce, peu importe leur tenue vestimentaire.
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