La motivation, c’est un sujet vaste, passionnant et plus complexe qu’il n’en a l’air. La preuve? Vous avez sûrement déjà entendu des tonnes de conseils pour augmenter votre niveau de motivation :
Ce sont toutes des suggestions remplies de bonne volonté. Par contre, est-ce que ça fonctionne pour augmenter votre niveau de motivation?
Pas si sûre.
C’est le sujet que nous avons explorée avec Jean-Michel Pelletier, psychologue sportif. Il œuvre notamment auprès de Playful, Académie de psychologie sportive et est conférencier dans le cadre du Défi Entreprises.
Jean-Michel : Il faut regarder ce qui cause la variation. Comme expert, on doit demander à la personne ce qui la bloque, sans projeter nos perceptions. C’est un travail très difficile. Toi, par exemple, qu’est-ce qui te bloque?
Daniel : Ce printemps, j’étais moins actif car je consacrais toute mon énergie sur des décisions professionnelles.
Jean-Michel : Tu étais en mode adaptatif. C’est plus un mode de survie et c’est très drainant lorsqu’il y a plusieurs décisions à prendre.
Il existe une théorie qui s’appelle l’ego-depletion qui mentionne que plus on prend des décisions, moins il nous reste d’énergie. L’idée, c’est de cibler plus l’énergie mentale que la motivation et d’identifier ce qui nous donne de l’énergie mentale et ce qui nous en enlève. En insérant des activités qui nous donnent de l’énergie mentale, on peut mieux avoir une influence sur notre niveau de motivation.
Jean-Michel : On se pose les vraies questions.
Quel élément est-ce que j’allais chercher au gym ou dans mon sport d’équipe?
Il faut se poser cette question-là et être honnête avec soi-même.
Il faut aussi se rappeler que la fermeture des salles d’entraînement et des sports intérieurs est une situation temporaire.
Qu’est-ce qu’on fait quand il fait – 20 degrés et qu’on veut aller faire du ski?
On s’organise, on s’habille plus.
C’est la même chose avec la pandémie : comment peut-on s’adapter si on a envie de faire de l’activité en groupe? Est-ce qu’une sortie de course, même si ce n’est pas votre sport préféré pourrait être intéressante?
En plus, il y a les facteurs psychologiques, le contrôle, la compétence et la connexion avec l’activité qu’on va pratiquer.
Ne vous gênez-pas pour dire ce qui vous motive vraiment. Est-ce que le gym est beau? Est-ce qu’il y a des citations inspirantes écrites au mur? Est-ce parce que vous recherchez l’attention des autres? Est-ce l’ambiance qui vous motive?
Il n’y a pas de bonne ou de mauvaise réponses, en autant que vous soyez franc avec vous-même.
Je dis souvent que la motivation provient de l’environnement dans environ 50% des cas. J’accorde énormément à l’environnement. Est-ce qu’il est facilitant pour la personne ou est-ce qu’il bloque la personne dans son entraînement?
Au contraire, je trouve que c’est une très bonne nouvelle parce que les recettes sont déjà disponibles sur internet. Si je te donne des conseils, ce seront sûrement les miens. Ça ne veut pas dire qu’ils vont fonctionner pour toi.
Tu devrais plutôt te poser des questions sur ce qui t’aiderait à être plus motivé :
Jean-Michel : C’est drôle, ça c’est ce qu’on appelle de la projection! Toi, tu n’as pas besoin que ça soit beau pour être motivé, mais c’est certain que ça influence d’autres personnes.
Le design, c’est toujours pertinent. Ça peut toujours ajouter à la motivation.
Un mauvais design, ça peut aussi entraîner des blocages mentaux. Que tu sois athlète ou une personne normale, ça peut t’arriver.
C’est mon expertise principale. Tu en as sûrement déjà vu quand tu travaillais dans un gym. Je te donne un exemple :
La personne n’a pas fait d’activité physique depuis 10 ans. Elle ne se sent pas à l’aise, est crispée, a l’air de s’ennuyer. La personne est inquiète et vérifie si les autres la regarde. La personne se sent tellement pas bien que ça attire l’attention. Ça crée un malaise.
Dans ce temps-là, le rôle du professionnel de la santé c’est d’essayer de creuser pour voir ce qui s’est passé (souvent pendant l’adolescence). Est-ce que la personne a eu des traumas?
J’en ai vécu lorsque j’étais jeune, alors que je suis quelqu’un de sportif. Imagine pour les gens qui n’étaient pas sportifs.
Exactement le même phénomène peut se produire avec des athlètes de haut niveau.
Jean-Michel : Il faut se donner le droit d’aborder la question avec la personne en demandant, par exemple, je remarque que tu n’as pas l’air à l’aise, est-ce qu’il y a quelque chose qui pourrait t’aider à être plus confortable?
Jean-Michel : Les interventions de groupe et individuelles ont toutes les deux leur place. Oui, quand on fait des activités en groupe, on ajoute de la facilité, de l’accessibilité et de la connexion, c’est vraiment bénéfique.
Parfois, c’est vraiment des petites choses qui bloquent les gens. Sais-tu ce qui bloque souvent les gens par rapport à l’entraînement sur l’heure du dîner?
La coiffure!
C’est pour ça qu’il faut penser à toutes ces choses-là quand on veut favoriser l’activité physique en entreprise.
Jean-Michel : Vous pouvez me suivre sur Playful Académie (Facebook). Je vais donner différents outils pour apprendre à mieux se connaître et savoir ce qu’on veut. Ça peut vous aider! Aussi, votre entreprise peut demander de recevoir ma conférence sur la motivation à l’activité physique dans le cadre du Défi Entreprises.
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