Nous avons discuté de santé mentale pendant l’automne et la période des Fêtes avec Dre Pascale Brodeur, psychologue spécialisée en thérapie cognitivo-comportementale auprès d’adultes et d’adolescents. Dre Brodeur pratique la course à pied et le canicross depuis plusieurs années.
Je tiens à préciser que dans la pratique privée de plusieurs psychologues, plus de la moitié des clients n’ont pas de trouble mental (troubles anxieux, de l’humeur, de personnalité, bipolaires, obsessionnels-compulsifs, etc.) mais consultent pour obtenir du soutien et des conseils pour des difficultés ponctuelles ou non sévères. Je pratique donc la psychothérapie, mais offre aussi de l’accompagnement et des conseils pour les problèmes de la vie courante.
Environ la moitié de mes clients me mentionne que l’automne c’est plus difficile au plan de l’humeur (déprime ou irrEnviron la moitié de mes clients me mentionne que l’automne c’est plus difficile au plan de l’humeur (déprime ou irritabilité, négativité, baisse de motivation, de plaisir, de concentration, augmentation de l’anxiété et de la fatigue, hypersomnie). Tout d’abord, pour des raisons biologiques. La baisse de luminosité augmenterait le taux de mélatonine dans le cerveau et cette augmentation aurait comme conséquences de diminuer le taux de sérotonine (un neurotransmetteur), ce qui influence l’humeur et/ou l’anxiété. Il y a aussi des facteurs comportementaux et sociaux liés à ces saisons qui peuvent nous affecter. Pour contrer la baisse d’humeur de fin d’automne, un bon truc c’est de continuer à sortir dehors le jour, au moins 15-20 minutes. Ça aide à diminuer la surproduction de mélatonine causée par le manque d’ensoleillement. On peut aussi utiliser la luminothérapie, un outil efficace dans l’arsenal de ce qui peut aider à réguler l’humeur.
C’est fréquent l’automne d’être moins motivé à bouger, mais c’est très important de trouver un équilibre. Ce n’est pas nécessaire de maintenir le même volume de sports que pendant l’été, mais il ne faut pas tomber dans l’inactivation comportementale. En effet, cela peut nuire à toutes les sphères de l’humeur mentionnées plus haut.
Comment trouver son propre équilibre? En faisant des essais-erreurs pour trouver la dose d’exercices qui nous convient.
Si je cours 4 fois par semaine l’été, est-ce que 2-3 sorties par semaine pendant l’automne et l’hiver serait adéquat?
Je vous invite aussi à faire attention à votre perspective: Trouver des activités qui nous permettent d’apprécier l’automne et l’hiver nous rend plus positif et motivé face à ces saisons, et moins isolé socialement
Un stress à long terme, même s’il est petit et qu’on finit par l’oublier, nous use au plan de l’humeur et de l’énergie Si vous voulez en apprendre plus sur ce sujet, écoutez ce podcast de Sonia Lupien, sur le podcast Sans Filtre. La pandémie n’a pas affecté tout le monde de la même façon, ça dépend de la personnalité des gens et de leur mode de vie. Cela a été dévastateur pour beaucoup de personnes extraverties par exemple, pour les gens qui se nourrissent beaucoup des liens sociaux. Ça a aussi affecté de façon plus importante les jeunes que les 35-40 ans et +. À l’opposé du spectre des réactions face à la pandémie, d’autres clients m’ont dit se sentir bien dans cette situation, trouver beaucoup d’avantages à la pandémie. Plusieurs de mes clients ont pu se construire un mode de vie qui leur convient plus aux plans social, professionnel et des activités.
Il y en a plus qu’on pense mais ça a tendance à être tabou. Quand on n’aime pas Noël, on a tendance à ne pas le dire pour ne pas blesser. Je n’ai pas de données de recherche sur l’appréciation de Noël. À mon avis, au moins le quart de mes clients n’apprécie pas le marathon de soupers, de visites et de « brosses » lié au temps des fêtes. Il y en a aussi à qui ça nuit à leur santé mentale.
La solution c’est la fameuse phrase qui est beaucoup plus facile à dire qu’à faire : « Respectez-vous ». C’est important de trouver un équilibre entre nos besoins et nos valeurs. À Noël, on prend idéalement du temps pour faire ce qu’on aime ET pour voir des gens qui sont importants pour nous, même si on préfèrerait passer la soirée tranquille chez soi.
Quand on se surcharge et qu’on voit trop de gens, on peut devenir plus irritable et ça peut faire que certains sujets de conversations deviennent très épineux. Surtout avec la fatigue, un verre dans le nez et les charges émotives familiales.
Si c’est important pour vous de voir vos proches, oui. Si vous n’avez pas le goût de voir certaines personnes et que vos proches ne comprennent pas, exprimez-leur que dans d’autres circonstances, ça vous ferait plaisir de les voir, mais que dans ces circonstances, vous avez besoin de temps pour vous / pour faire vos activités, etc.
C’est important de partir de l’idée que tout le monde est différent. Face au temps des fêtes, c’est particulièrement important de comprendre que chaque personne a des besoins différents et des réactions différentes. Il n’y a pas de recette qui s’applique à tous pour passer de belles Fêtes.
Je vais répondre la même chose: ça dépend des gens. Il y a des gens qui ont hâte et qui se nourissent du « small talk » au bureau et qui ont besoin de travailler en contact direct avec leurs collègues, alors que pour d’autres, l’idéal serait de s’y présenter seulement une fois par semaine. Il y a vraiment de tout.
Je ne sais pas si c’est réaliste pour les employeurs, mais, dans un monde idéal, l’employé pourrait choisir sa fréquence de présence au bureau, à l’intérieur d’un certain cadre. Ce sera intéressant de voir comment les employeurs vont s’adapter aux demandes de leurs employés. Donner une marge de manœuvre à l’employé pourrait être pertinent.
J’espère que des employeurs écoutent ce podcast, parce que ce n’est pas parce que quelqu’un choisit de faire du télétravail qu’il est moins motivé. Il y a certainement plusieurs psychologues organisationnels qui se sont penchés sur cela.
Le message principal, c’est de s’adapter à chaque personne, tout en gardant un cadre de présence et de compte-rendu minimal. Il faut éviter l’absence de cadre mais aussi l’excès de contrôle.
Pour suivre Dre Pascale Brodeur, psychologue, sur sa page Facebook, cliquez ici.
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