Denis Lapointe est Conseiller principal, Santé et Mieux-être chez Olympe. Il est un coureur aguerri et s'implique dans le domaine de la santé en entreprises depuis plus de 20 ans. Dans cette entrevue, il répond à 5 questions en lien avec la santé en milieu de travail.
"La première étape, c'est de le faire pour les vraies raisons. Trop d'entreprises se lancent dans la promotion de la santé en entreprises sans savoir ce que c'est vraiment que de faire la promotion de la santé.
Ce n'est pas parce que le patron est un cycliste que c'est motivant pour les employés.
L'exemple classique, c'est de payer l'abonnement à un gym aux employés. Souvent, ça revient simplement à subventionner ceux qui s'entraînent déjà.
La première étape est donc de bien comprendre dans quoi on s'embarque et de ne pas réduire la santé mieux-être à la tenue d'une activité ponctuelle."
"Oui, ça peut être une bougie d'allumage, mais ça ne doit pas être une finalité.
Il faut aussi prendre en considération que ce n'est pas tout le monde qui est intéressé par ce type de défis.
Il faut que les entreprises se dotent d'outils et aient un bon accompagnement.
Il faut aussi se demander ''quels sont les besoins des employés''?
Parfois, on fait face à des entreprises dans lesquelles on promouvoit certaines facilités pour la mise en forme, mais de l'autre côté, dans les pratiques de gestion, on remarque un décalage entre le discours et la réalité.
La performance est exigée, ce qui peut mener à des déséquilibres.
Les gens les plus productifs sont souvent les gens avec la vie la plus équilibrée.
Dans le contexte actuel, ça prend tout son sens.
Dans notre société, on valorise les hyper-performants et on s'occupe des gens à l'autre bout du spectre, mais on valorise très peu ceux qui sont dans le milieux, alors que ce sont eux qui font tourner la société."
"Je m'ennuie évidemment de donner des poignées de mains et de sentir l'ambiance dans les entreprises.
Dans les entreprises avec lesquelles je suis en contact, je remarque que les employeurs ont perdu leurs repères. Avant, avec un simple bonjour, on pouvait avoir le pouls de l'humeur de tout le monde. On a perdu ces indicateurs.
La majorité des employeurs ont maintenant perdu le contact avec l'environnement de travail des employés. Certains sont dans un beau bureau fermé avec des bonnes conditions, alors que d'autres travaillent sur leur table de cuisine, entourés de jeunes enfants, de colocs ou d'animaux domestiques.
Il y a donc des nouveaux stresseurs qui ont un effet sur la qualité de vie des gens qui ont un lien d'emploi. Il faut donc aider l'individu à revoir sa relation avec sa propre santé.
Le rôle de l'employeur c'est de comprendre cette réalité.
Certains se sont rapidement habitués au télétravail, alors que pour d'autres, ils ont perdu leurs repères.
Ce n'est pas en multipliant les rencontre virtuelles à toutes les demi-heures qu'on va donner de l'énergie à notre monde !"
"J'accompagne des entreprises qui ont été certifiées par la norme Entreprise en santé depuis 10 ans.
Ces entreprises s'adaptent mieux à la pandémie. S'il y avait un climat sain, collégial, agréable à travailler avant la pandémie, ça veut dire qu'on a cultivé cette chimie avant.
Si cette chimie était là avant, on peut tenter de continuer à la cultiver.
Les employeurs chez qui ça n'existait pas avant sont dans le trouble.
Les gens qui étaient laissés pour compte, les endroits où la communication était malsaine, on remarque que beaucoup de gens se cherchent des jobs car ils sont plus livrés à eux-mêmes."
"Tu sais qu'on fait la gestion de centres d'entraînement en entreprises. En ce moment, ces salles sont souvent fermées ou offrent peu de service.
La mission demeure toutefois.
Oui, on peut fournir des plateformes pour s'entraîner à la maison. Pour certains, ça peut être un élément de motivation et un rendez-vous.
Le but, c'est d'allumer la flamme de l'activité physique chez le plus de gens possible.
Mon truc, c'est de suggérer aux gens d'aller prendre une marche de 40 minutes tous les 2 jours et d'ensuite, se dire les bienfaits apportés.
À partir du moment où l'individu prend note des avantages que ça lui apporte, il va l'intégrer à sa vie.
Il décidera ensuite par lui-même d'utiliser les plateformes ou de l'équipement."
On passe une grande proportion de notre temps d’éveil au travail. C’est donc de plus en plus régulier de voir que les employeurs s’impliquent...
Laurie Bellerive est propriétaire des 3 gyms Centre Athlétique TR dans la région de Trois-Rivières depuis une dizaine d'année. On l'a rencontré pour discuter...
La motivation, c’est un sujet vaste, passionnant et plus complexe qu’il n’en a l’air. La preuve? Vous avez sûrement déjà entendu des tonnes de...